andreas gursky "99 cents"

Andreas GURSKY est né le 15 janvier 1955 à Leipzig (Allemagne), il est un fils et petit-fils de photographes.

 

Il étudie tout d'abord la photographie à Essen en 1981, puis il entre à l'école des beaux-arts de Düsseldorf (Académie des beaux art créée en 1773 en Allemagne) et devient l'élève de Bernd et Hilla BECHER (couple de photographes allemands connus pour leurs photographies frontales d'installations industrielles : les « typologies ", selon un protocole extrêmement rigoureux (vue frontale, centrage du sujet, etc.).  

   

GURSKY devient donc un photographe allemand qui se fait connaître par ses images au très grands formats et d'une implacable définition. C'est un des derniers tenants du réalisme photographique proche des théories de l'école de Düsseldorf.

   

Cet artiste fait des photographies vertigineuses. Des photos où on peut apercevoir des foules humaines, des fenêtres, des objets, des photos qui nous donnent le vertige. Des foules à l'infini, au point de ne plus distinguer une silhouette d'une autre.

 

    Les œuvres photographiques d’Andreas Gursky sont parmi les plus chères du monde. Son cliché le plus célèbre, 99 Cents a été vendu pour plus de trois millions de dollars à Londres en 2007. Tout récemment, en novembre dernier, il a fait de nouveau beaucoup parler de lui lors d’une vente aux enchères à New York, où sa photographie Rhein II a été adjugée pour plus de quatre millions de dollars.

 

    Afin de réaliser ces images, Gursky utilise parfois des manipulations informatiques : assemblage de plusieurs photos, retouches… Pour la plupart, ses photos sont « pensées » à l’avance, c’est un travail de composition comme un peintre avec sa toile. Il parcourt le monde à la recherche de sujets qui illustrent nos sociétés modernes en mettant en avant les rapports d’échelles entre les hommes et l’architecture, les phénomènes de foules ou encore la mondialisation.

 

 

 

 

 

Découvrez l'oeuvre d'Andreas Gursky, 99 Cents, réalisée en 1999 vous invitant à marcher dans les allées d'un supermarché, paradis de l'achat impulsif et déraisonnable. Vendue aux enchères à Londres, plus de 3 millions de dollars à un collectionneur anonyme, cette oeuvre contemporaine est une réflexion pertinente sur les fondements de notre société de consommation.

 

    99 Cent

    "99 Cents", Andreas GURSKY, 1999, 207 x 337 cm

 

 

 

   

Cette oeuvre 99 Cents nous fait penser à une pub pour un supermarché. Et pourtant, cette image est une critique de notre société de consommation.

 

  

Il s’agit d’une vue panoramique des rayons d’un supermarché américain. Gursky combine l’infiniment grand (le hall du supermarché) et l’infiniment petits (les milliers d’articles des étalages). L’axe de vue est une plongée c'est-à-dire que la photo est prise du haut vers le bas, ce qui provoque un effet de tassement, un écrasement de la perspective qui donne une sensation d'enfermement, d'étroitesse. Ceux-ci peut nous faire penser à la vue d’une caméra de surveillance ?

   

  

L’image est structurée autour de la répétition des lignes horizontales des rayonnages. Le prix des produits est mis en avant par sa présence sur les lignes de force de l'œuvre (les bandeaux horizontaux de l'arrière-plan, les macarons "3 for 99 c" du premier plan (photo annexe), mais aussi les bandes blanches qui rythment la composition). en fait la vedette de cette image.

 

    Photo annexe

 

 

 

Le travail sur les couleurs et la taille de l'image renforcent l’allégorie. L'abondance des produits attirent l'œil, du fait de leurs couleurs vives que l'on peut voir refléter sur le plafond

 

 

Par opposition, les humains sont de dos, baissant la tête vers les rayons et sont tous vêtus en noir ou en blanc. Les clients sont flous, aucun n'est identifiable. Les humains sont écrasés par la vue plongeante et ne sont que des ombres qui errent au milieu de cette multitude de produits et de marques. Le client n’est pas une personne mais une machine à acheter. Acheter toujours plus à des prix toujours plus intéressants (99 cents).

 

 

A travers son oeuvre, Gursky dénonce la société de consommation, lieu où le client vient assouvir ses pulsions dépensières. Le supermarché devient le lieu où l’homme devient l’esclave de la société de consommation sans que ce dernier en prenne conscience.

 

 

 

 

 

Lubin Bellanger

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